Petit guide terminologique des différents types de traduction
Dans un monde aujourd’hui hyper connecté, bon nombre d’entreprises sont en train de prendre conscience[TCE1] des possibilités qui s’offrent à elles et commencent à adopter des stratégies marketing à l’internationale. Elles savent que cet immense marché planétaire ne demande qu’à être exploité et que pour atteindre le maximum de clients, leurs sites internet et autres outils marketings doivent être traduits.
Cependant, lorsque les entreprises s’intéressent d’un peu plus près aux services de traduction, celles-ci ont tendance à se perdre dans un flot de termes certes similaires, mais correspondant en réalité à des services très diversifiés mis à leur disposition. Avez-vous besoin d’une « globalisation » ou d’une « culturalisation » ? Quelle est la différence entre une traduction standard et la traduction de localisation ?
Si vous vous êtes un jour posé une telle question, ce petit guide devrait pourvoir vous aider à y répondre. Vous trouverez plus bas les définitions de sept types de traduction couramment utilisés (et souvent confondus), accompagnées d’exemples. Découvrez quel type de traduction correspond spécifiquement au développement de votre activité.
Traduction
La traduction consiste à transposer un texte écrit d’une langue à une autre. L’un des moyens les plus courants est de recourir à la traduction « humaine » : un traducteur connaissant parfaitement la langue source (langue « originale ») d’un document, le traduit vers sa langue maternelle. L’autre option la plus répandue est la traduction automatisée, lorsqu’un programme informatique transcrit le texte d’une langue vers une autre. Ce type de traduction peut être utile lorsque les répétitions sont nombreuses, ou lorsque vous avez seulement besoin de connaitre l’idée générale d’un texte. La traduction automatisée ne devrait jamais être utilisée dans un cadre professionnel, comme lorsque vous traduisez votre site internet dans le but d’atteindre un nouveau marché mondial. La traduction automatisée « en ligne » peut également s’avérer risquée : fuites de donnée, pertes de confidentialité et de sécurité. Nous vous invitons à consulter notre article précédent sur les risques parfois lourds de conséquence de la traduction en ligne : http://www.communications-europeennes.fr/actualites/actualites/133-quand-la-traduction-en-ligne-met-en-danger-les-banques
Localisation (ou régionalisation)
La localisation est un complément de la traduction. Elle consiste à adapter un objet (texte, logiciel, produit, etc…) à une région donnée. Le message transmis doit rester le même, mais le contenu du texte nécessite alors d’être adapté pour correspondre aux normes et règles de la région ciblée.
Par exemple, si vous traduisez de manière littérale un idiome d’une langue à une autre, celui-ci n’aura sûrement pas le même sens aux yeux du public ciblé car l’expression et sa signification lui sont inconnus. Mais si vous « localisez » le contenu en utilisant une expression similaire qui leur est familière, vous serez en mesure de faire passer le même message dans chacune des langues.
La localisation ne se limite pas nécessairement au texte. Souvent, la mise en page peut bénéficier d’une adaptation culturelle, que ce soit les couleurs, les symboles ou les illustrations. Un exemple? Le pouce en l’air. S’il signifie « ok, tout va bien » dans la plupart des pays occidentaux, le pouce en l’air prend une signification extrêmement insultante dans certains pays, comme la Thaïlande, l’Iran, et l’Irak. L’art de rejoindre et de persuader un public multiculturel repose en grande partie sur la sensibilisation aux signaux culturels.
Transcréation
La transcréation va au-delà de la simple localisation, c’est la traduction du message d’un document d’une langue à une autre. L’objectif est de conserver le style, et le ton du contenu d’origine mais le message est souvent modifié, changé ou développé pour atteindre les objectifs du brief de communication. Une traduction directement mot à mot ne sera pas toujours à même d’atteindre cette finalité, d’où la nécessité de recourir à la transcréation.
Ce terme est régulièrement utilisé dans l’industrie du marketing et de la publicité. Par exemple, un slogan qui fait fureur dans un pays pourrait prêter à confusion ou s’avérer inapproprié une fois traduit mot à mot dans une autre langue. Ce qui justifie de privilégier la transcréation à la traduction littérale.
Exemples concrets de transcréation :
Un annonceur, une société qui fabrique des pièces mécaniques haute-sécurité
« Cette société souhaite lancer une campagne de pub un peu décalée. Elle a choisi l’image d’un chien ballon sur le point de s’assoir sur une épingle. Comme texte accompagnant : On ne s’assoit pas sur la sécurité. La transcréation choisie a été : Our safety is puncture-proof. Traduire mot-à-mot aurait été possible, mais tout le sens, tout l’impact, aurait été perdu. Et comme le concept et l’image étaient déjà validés par le client, il a fallu créer un texte qui respecte le message du client mais aussi qui corresponde à l’image du chien ballon sur le point d’exploser »
Opel et son slogan Wir leben autos
« Un exemple de contre-transcréation, Opel a choisi de conserver l’allemand pour toute sa communication. La règlementation française l’a quand même obligé à fournir un équivalent : Nous vivons l’Automobile. En anglais et en allemand le jeu de mots entre leben/lieben et live/love est indéniable. Nous vivons l’automobile, nous aimons l’automobile… impossible de conserver ce jeu de mots en français. Mais en transcréation tout le travail serait de trouver la phrase, la clé qui évoquerait cette même sensation d’amour et de vie pour nos chères voitures ! La transcréation n’est pas une science exacte, et parfois elle s’avère inutile lorsque le concept est suffisamment puissant et compréhensible par le plus grand nombre : Nike avec Just do it, McDonald’s avec I’m loving it, et Volkswagen avec Das Auto en sont de beaux exemples de stratégie de marque qui font le choix de ne pas traduire leur message. Et parfois, nous rencontrons des erreurs, parfois catastrophiques pour les marques : Le Pajéro de Mitsubishi, Pepsi qui réveille les ancêtres morts en Chine, la Renault Koleos… »
Universalisation (ou « globalisation »).
Ce procédé consiste à s’assurer que le contenu du message soit accessible et compréhensible dans la plupart des pays. Contrairement à la localisation, l’universalisation ne requiert pas une préparation du contenu à l’attention d’un public spécifique. Au contraire, il s’agit simplement de l’adresser au monde entier.
L’universalisation implique généralement qu’un site internet soit en mesure de traiter des contenus dans n’importe quelle langue, et que le lecteur ait la possibilité, lorsqu’il le souhaite, de basculer d’une langue à l’autre sans difficulté. Il est également nécessaire que votre site internet soit à même d’héberger différentes polices et sens de lecture.
Voici un tableau récapitulatif qui illustre clairement les différences :
Traduction | Localisation | Transcréation | |
Contenu | Le message reste identique | Le message reste identique | Le message est changé et développé pour atteindre les objectifs fixés |
Langage | Traduction proche et fidèle au contenu source | Traduction qui conserve l’esprit du contenu source tout en étant culturellement adaptée | Le langage peut-être totalement différent |
Images / symboles | Aucun changement | Si besoin, l’image est changée pour l’adapter à la culture locale | Si besoin l’image est changée pour l’adapter à la culture locale |
Mise en page | Aucun changement | Changements minimisés | Si besoin la mise en page est changée pour l’adapter à la culture locale |
Vocabulaire de la marque | Aucun changement | Aucun changement | Adapté, amélioré et développé |
Sources :
[TCE1]Simplifier