L’évolution de la place de la langue française dans le monde

L’évolution de la place de la langue française dans le monde


Le français, langue de promotion sociale, devient la langue de la Nation

A l’instar des Romains qui ont fait du latin la langue de la promotion sociale, délaissant alors le gaulois, la maîtrise du français est peu à peu devenue le seul moyen de réussir professionnellement et socialement. En effet, les politiques et révolutionnaires n’ont pas seulement instauré le français mais ils l’ont imposé au peuple français. En conséquence, les langues régionales comme le breton, l’alsacien et le catalan, qui étaient fréquemment parlées jusqu’au XVIIe, furent associées à l’Ancien Régime, de telle sorte que le terme « patois » dans l’Encyclopédie d’Alembert est défini comme un « langage corrompu tel qu’il se parle dans presque toute les provinces ». Ces patois semblent avoir été éradiqués si facilement, sous prétexte qu’on a voulu élever le peuple en lui donnant accès à la langue la plus noble.

Alors, serait-il possible que le français soit menacé et destiné à disparaître à son tour ? En effet, l’anglais semble prendre de plus en plus de place dans notre langue. Les anglicismes sont nombreux et sont peu à peu ajoutés au dictionnaire. De plus, cette langue tend à devenir une langue universelle, car elle est utilisée dans de nombreux pays. Alors que le français se trouve sur la sellette dans les institutions internationales telles que l’ONU ou même l’Union européenne, doit-on craindre que l’anglais remplace le français en tant que langue de promotion sociale ?

La langue française, peu à peu remplacée par l’anglais

Plusieurs réformes dans ce sens ont été prises depuis plusieurs années. En voici des exemples :

  • 23 juillet 2013 : la loi Fioraso a modifié la loi Toubon sur la langue française afin de favoriser l’utilisation de la langue anglaise au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche.
  • 4 février 2020 : un décret a été déposé concernant les règles à respecter pour l’enseignement du français à l’étranger. On y retrouve, entre autres, la condition suivante : « Faire valoir un niveau au moins B2 du cadre européen commun de référence pour les langues en anglais ».
  • 3 avril 2020 : le ministère de l’Enseignement supérieur et le Premier ministre rendent obligatoire l’obtention d’une certification du niveau d’anglais au cours d’une licence, d’une licence professionnelle, d’un DUT ou d’un BTS.
  • 16 mars 2021 : la nouvelle carte d’identité nationale est introduite, avec des intitulés écrits en français et en anglais.

Ces mesures sont plus ou moins acceptées par les linguistes. Selon le didacticien des langues Pierre Escudé, « À moyen et long terme, ces dispositions jouent fortement en notre défaveur, car il n’y a pas de secret : ériger l’anglais en seule langue internationale est la plus sûre façon de tuer les autres et, dans notre cas, le français. » Une pétition a également été lancée par des enseignants et des enseignants-chercheurs de langues de l’enseignement supérieur, qualifiant ce phénomène d’une « atteinte au plurilinguisme au sein des universités par la seule obligation de l’anglais ».

La langue française deviendrait-elle la deuxième langue la plus parlée en 2050 ?

Le français est la cinquième langue la plus parlée dans le monde et la deuxième langue la plus apprise dans le monde après l’espagnol, alors pourquoi ne deviendrait-elle pas la deuxième langue la plus parlée en 2050 ? Emmanuel Macron énonçait même le 28 novembre 2018 lors de son discours au Burkina Faso que « le français sera la première langue de l’Afrique et peut-être du monde si nous savons y faire dans les prochaines décennies ». Il est vrai que sur les 274 millions de francophones, plus de la moitié sont originaires d’Afrique, et le continent se développe tant que, d’ici 2050, jusqu’à 800 millions de personnes pourraient parler le français. Néanmoins, cet objectif ne sera réalisable qu’à condition que l’Afrique francophone continue d’utiliser le français à l’école car les systèmes éducatifs rencontrent des difficultés de nature quantitative et qualitative. De plus, le continent est aussi fortement préoccupé par sa croissance démographique. La France doit donc redoubler d’efforts en matière d’éducation en envoyant notamment des professeurs de français en Afrique, au risque que les générations africaines à venir ne parlent plus français, mettant en péril le statut de la langue française aujourd’hui menacée par l’anglais.

Et vous, pensez-vous que la langue française pourrait devenir deuxième langue mondiale ?

Laissez un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *