LES BANQUES TERMINOLOGIQUES COLLABORATIVES

LES BANQUES TERMINOLOGIQUES COLLABORATIVES

Exemple de Termwiki

termwikiAvec l’avènement des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, un nouveau phénomène s’est développé : le crowdsourcing (externalisation ouverte ou collaboration massive). En linguistique, cela s’est traduit par l’apparition, entre autres, de banques terminologiques collaboratives, alimentées par la communauté des internautes de toute origine et de toute profession. Il s’agit donc d’une base de données particulièrement riche, s’appliquant à tous les domaines, qui peut ainsi s’avérer particulièrement utile pour les professionnels de la traduction, qui consacrent en moyenne entre 25 et 30 % de leur temps de travail à la recherche terminologique.

Toutefois, l’on peut s’interroger sur la valeur à accorder à ce genre d’outil. Pour cela, prenons l’exemple de TermWiki, l’un des sites de crowdsourcing linguistique les plus emblématiques en la matière.

Tout internaute peut, s’il le souhaite, créer, modifier ou mettre à jour des données instantanément, sans révision ou contrôle qualité d’aucune sorte, ce qui met en doute l’exactitude de l’information partagée. De plus, les résultats des recherches apparaissent par ordre alphabétique et non par pertinence, un vrai problème pour cette plateforme collaborative qui compte en moyenne 180 000 nouvelles fiches par mois. Nous constatons ainsi qu’un tel système soumet ses utilisateurs à une part très importante d’incertitude.
Ainsi, si la quantité est au rendez-vous, la qualité, elle, peut parfois faire défaut. Les banques terminologiques collaboratives font preuve d’une grande richesse en matière de fiches anglaises, mais présentent également un taux élevé de coquilles dans les parties françaises et un trop grand nombre de fiches unilingues, donc inexploitables sans recherches supplémentaires. Là encore, les limites imposées par un système faisant fi d’un contrôle qualité systématique se font sentir.

Ce genre d’outil, dont la richesse ne cesse de croître, pourrait néanmoins devenir un outil plus fiable, pour peu qu’une révision méthodique des contenus soit respectée. Pour le moment, les linguistes souhaitant s’en servir doivent continuer de se fier à leur jugement, à agir avec prudence et à faire valider les informations dispensées. A l’heure actuelle, les banques terminologiques collaboratives peuvent néanmoins donner de solides pistes de réflexion pour les traducteurs, sans toutefois apporter de réponse définitive aux défis linguistiques.